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24 février 2007

euh... et la socialisation #FSE 3

"Euh... et la socialisation?"

Cette question survient inévitablement quand on répond que l'on fait l "école à la maison"(j'utilise sciemment ce terme que je n'aime pas beaucoup, je m'expliquerai plus loin), sans trop savoir ce que cela veut dire exactement.

Bon, en même temps, quand j'ai rencontré des familles désco pour la première fois et que j'ai appris que l'école n'est pas obligatoire, j'ai demandé benoîtement "Et la sociabilisation?" Et juste avant j'avais dit "Ah bon, mais l'école de Jules Ferry est laïque, gratuite et obligatoire, non?"... Vous pouvez constater que, comme tant d'autres, j'avais bien appris ma leçon... Ce que je veux dire par là, c'est qu'il y a dans cette question, une certaine forme de formatage. On a appris à par l'école certaines choses (l'école, c'est super chouette, on s'y fait plein de copains et de copines) et on les ressort de manière presque mécanique instinctive.

J'ai tapé "SOCIABILISATION" sur google, qui m'a gentiment dit: "Essayez avec cette orthographe : SOCIALISATION"   sinon vous avez moultes articles sur la sociabilisation du chiot, du berger allemand ou de la perruche que vous venez d'adopter (c'est sociable une perruche?) parce qu'en fait le terme "sociabilisation" s'applique aux animaux  et non aux êtres humains (bon, je suis d'accord avec vous, la distinction n'est pas toujours facile à faire)

un sens quand même ici " communément admis il me semble ;-)ssocialisation: intégration dans un groupe de pair...ca peut être la famille, l'ecole, les amis (voire socialisation primaire/ est plutot de l'ordre individuel, venant de la capacit

Sissi est allée chercher la définition de SOCIALISATION et a parlé des deux sens que pour elle ce terme évoque:

"Je crois que, ce que les gens essaient de nous dire en parlant de socialisation, c’est l’interaction avec les autres enfants, ils peuvent aussi se demander si les enfants déscos seront capables de vivre en société ne l’ayant pas appris à l’école."

1) voir d'autres enfants

2) apprendre les règles de la société

moi, j'ajouterai une autre idée sous-jacente à la question "et la socialisation?":c'est la suspicion d'être trop fusionnel avec son enfant, de vouloir toujours être avec lui pour "contrôler" ce qu'il fait, ce qu'on lui fait, de ne pas être capable de le laisser grandir, de prendre son envol, de surveiller ses fréquentations... donc j'ajoute un troisième point et j'en parlerai tout d'abord si vous le voulez bien...

cordon

(photo d'Ana Ventura, avec son aimable autorisation)

3) apprendre à vivre en dehors de la famille

C'est étrange... c'était l'argument contre notre tentation d'instruire nous-mêmes notre fille... et ce fut pourquoi, finalement, nous l'avons déscolarisée...

Je m'explique: l'école n'a jamais été, pour nous, le meilleur moyen pour apprendre et se cultiver. Par contre, cela nous semblait être la seule solution pour que notre fille se fasse des copains et copines SANS NOUS.

Mais à partir du moment où M s'est retrouvée dans la cour d'école avec un seul caillou pour s'amuser, que les enfants montraient très clairement qu'ils ne voulaient pas jouer avec elle... et qu'en plus, elle subissait de la violence, la seule barrière qui nous faisait hésiter pour la désco a sauté.

(il serait long d'expliquer ici-même pourquoi l'ief nous a semblé être la meilleure solution... pourquoi nous n'avons pas trouvé une autre école... quand je commence à m'expliquer, mon interlocuteur décroche au bout de 2 mn LOL... j'écrirai quelque chose à ce sujet un jour)

C'est pourquoi, pour expliquer la désco de notre fille, nous disions au départ, à la fois avec sincérité et provocation: "problème de socialisation"

Ce qui débouchait comiquement sur un dialogue surréaliste quand on voit comment est M, qui se fait des copines très rapidement LOL

"Mais elle est vachement sociable ta fille!!!!!

-oui... C'est pour ça qu'on l'a enlevée de l'école

- ... ???"

Et bein oui, notre fille est très sociable ... et à son école, elle ne l'était absolument pas (plus)... Va comprendre, Charles! (enfin, moi je me comprends, c'est le principal)

A l'annonce de notre décision, une copine m'a très vite reprochée de ne pas vouloir que ma fille ait "un jardin secret". Cette phrase m'a fait extrêmement mal, si elle savait à quel point j'ai TOUT fait pour que M soit libre, et cela dès la naissance! Je l'ai confiée à mes beaux-parents qui ont toujours fait comme si je n'existais pas, elle a dormi de nombreuses fois chez des copains, elle a été à la crèche et bien-sûr à l'école jusquà ses 6 ans. Je suis loin, très loin d'être fusionnelle avec M. Je me reprocherais même d'avoir voulu trop bien bien faire, d'avoir cru que tout le monde était aussi généreux que moi et que si je laissais M libre et indépendante, tout irait bien dans le meilleur des mondes...

Ceux qui me connaissent savent très bien que ça ne me pose aucun problème de laisser ma fille seule, SANS MOI à côté, dans un groupe. Je serais plutôt contente d'avoir un peu de liberté moi aussi LOL. Je lui fais confiance et jusqu'à preuve du contraire je fais confiance en ceux à qui je la confie. Et puis elle sait que je suis ouverte à tout ce qu'elle me dit, donc s'il y avait un souci elle me le confierait.

En ce qui concerne le "jardin secret", pas d'inquiétude à avoir, M est très douée pour avoir des petits secrets. Très naturellement, elle s'est fabriquée des petits coins dans la maison, elle m'a caché des choses sans importance (sauf à ses yeux) qu'elle faisait pendant ses activités extérieures ou que lui disaient ses copines... j'ai fait mine de ne pas voir (enfin y'a sûrement des trucs que j'ignore complètement) et quand elle m'avoue un truc sur le tard, on en rit. Elle sait très bien qu'elle a droit d'avoir ses petits secrets et que je n'essaierai pas de lui tirer les vers du nez.

Les personnes qui organisent les activités sont souvent étonnées que je ne vienne pas "au rapport" comme toute bonne maman qui se respecte, pour savoir si "ça c'est bien passé". Non, non, je ne m'en bats pas l'oeil, mais il me suffit de voir la tête de M pour le savoir, je n'ai pas besoin de plus... Sinon, j'ai mes antennes pour sentir l'atmosphère et des yeux pour voir... Bon, j'aime bien discuter avec les animateurs quand même ein?

En général, je ne reste pas sur les lieux, en tout cas pas de manière systématique. Là encore, je suis contente d'aller faire un tour peinard, de faire quelques courses, etc. L'année dernière, j'étais obligée de rester sur place car l'activité était éloignée de tout et qu'avec ma deuxième fille, qui était encore tout bébé, il était difficile de déambuler dehors parfois (en cas de grand froid ou pluie par exemple). Le printemps venu (et le beau temps avec) j'ai eu la surprise de voir que les animateurs croyaient qu'il fallait absolument que je sois "là": il faisait grand soleil et très chaud, les enfants allaient faire du volley dehors pour une fois... L'un des animateurs, me montrant du doigt, dit à ses collègues, "mais où est-ce qu'on va la poser mettre la dame, parce que là avec le soleil et le bébé...". J'ai ri et les ai rassurés en leur disant que j'allais faire un tour en poussette avec ma petite LOL.

Ce que je déplore par contre, c'est qu'il n'y ait quasiment pas d'activités familiales. Non pas, comme je l'ai dit, parce que je veux être présente, mais  cela me plairait bien quand même que les autres membres de la famille soient les bienvenus et cela de manière naturelle. J'ai très souvent un problème pour ma deuxième, qui maintenant, aimerait bien participer. Or, je suis à chaque fois obligée de laisser la grande et d'occuper l'autre pendant ce temps-là.... C'est pas toujours évident: problème de météo ou localisation (cette année, le seul truc "intéressant" dans les environs du cours de gym de M est la grande galerie marchande du coin; il n'y a pas de parc tout proche). De plus, bein moi aussi, j'aimerais bien m'amuser LOL, au lieu de piétiner en attendant que l'activité se termine. En attendant, H joue un peu sur les tapis de gym quand on va chercher sa soeur et elle reste un peu avec moi au cours d'anglais où elle est chaleureusement accueillie ;-) Un espoir du côté d'un atelier à paris, dont parle souvent Maman Sur Sa Planète, où tout le monde peut rester, peindre, dessiner, coller, parler, rêver, boire un café ou ne rien faire s'il veut... Le rêve!

Un dernier point sur cette idée: nous avons fait le choix d'aller en vacances en camping au lieu de prendre des résidences où l'on serait tous les quatre en permanence par exemple. Là encore, cela permet à M de jouer avec d'autres enfants, (discuter avec des adultes aussi) sans que l'on en soit forcément témoins. C'est une période de grand bonheur, et nous aimerions que la vie soit toujours comme ça: M fait des allers et retours à la tente pour venir nous voir, sinon, elle joue, va à la piscine, aux balançoires, au petit magasin... elle vit beaucoup de choses en dehors de nous et c'est très bien. Nous choisissons toujours des campings qui offrent de multiples activités, en journée et même le soir. Ces activités sont toutes gratuites, les animateurs sont très sympas et ne cherchent jamais à jouer un autre rôle que celui d'animateurs... 

... parce que je voudrais quand même conclure que même si nous ne sommes pas du tout intrusifs dans la vie-l'intimité de notre fille, mon mari et moi sommes quand même les parents... et les seuls. Nous avions de belles idées, nous les avons toujours d'ailleurs, là-dessus je n'ai pas changé d'un iota. J'espère qu'il n'y a pas confusion à ce sujet. Mais tout le monde n'est pas aussi respectueux... il y a quelques années, pour nous, être de bons parents, c'était forcément "lâcher" son enfant, qu'il ait des quantités d'amis, qu'il aille dormir chez les autres... quelques expériences négatives m'ont obligée à faire beaucoup plus attention. Je crois que j'en ai fait TROP pour prouver que ma fille était sociable. Par exemple, j'ai "copiné" avec des gens  que je n'appréciais pas forcément, juste parce que M s'entendait bien avec leur enfant qui était à la même crêche (mais qu'est-ce que cela veut dire "ta grande copine" quand on a 2-3 ans?). Je ne me sentais pas bien avec ces personnes, mais le bien-être de M passait avant tout... Rien de sordide, rassurez-vous, mais bon, suffisamment irrespectueux envers ma fille ou envers moi et mon mari, pour qu'on fasse plus attention dorénavant ;-)

A méditer donc...

jusqu'à quel point peut-on confier son enfant? Et en face, la personne vous respectera-t-elle en tant que parent, ou sera-t-il  induit que vous n'êtes pas vraiment capable de bien vous en occuper?

Par rapport à l'école, je ne peux pas vraiment formuler de plainte forte à ce sujet... pour moi en tout cas. En revanche, j'ai souvent été témoin d'un manque évident de respect de la part de certains enseignants envers des parents. Nous vivons dans un quartier où beaucoup de parents sont classés "cas sociaux" et c'est bien triste de voir comment ils sont traités... 

Sans aller jusque-là, je trouve quand même que l'école dépasse quelquefois des limites qu'elle n'a pas à franchir. Son rôle devrait se limiter à l'instruction (après, on peut penser comme moi que l'on peut bien apprendre ailleurs;-)) mais en aucun cas, elle n'a à éduquer l'enfant...

Alors le terme "Education nationale" ahem...

Faisons confiance aux parents et ils ne "démissionneront" pas...

Le mot-maître est la confiance aussi, pour l'instruction en famille. Ce n'est pas parce que l'on fait "l'école à la maison" que l'on reste enfermé chez soi tout le temps! Ce terme est vraiment mal choisi, d'abord parce qu'on ne fait pas "l'école" et ensuite parce que l'on peut très souvent être plus à l'extérieur que chez soi... L'année dernière par exemple, j'aurais bien aimé être un peu plus tranquille chez moi ;-)

Je mets ici un texte qui m'est cher. Je l'ai pris au pied de la lettre quand j'étais toute jeune mère; je l'ai mis de côté quand j'ai été déçue par l'attitude de certaines personnes. J'y reviens aujourd'hui en me disant que finalement je partage toujours ces idées ;-)

Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit, Parlez-nous des Enfants.

Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ; Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.

Khalil Gibran, Le prophète

Pour ce qui est 1) voir d'autres enfants

M a une copine désco qu'elle voit de temps en temps (peut-être pas assez et c'est de
ma faute ;-) ). Nous nous invitons mutuellement chez nous, quelque fois nous nous voyons à l'extérieur. Une bien jolie relation s'est crée entre elles, elles ne se disputent quasiment jamais, c'est un vrai plaisir. Nous, les parents, nous nous entendons bien ;-) Je les apprécie, nos conversations sont riches et m'apportent beaucoup :-)

Il y a les activités sinon: la gym le mercredi (sûrement plusieurs fois par semaine l'année prochaine), l'anglais en groupe de plusieurs enfants le mardi, la poterie et le dessin le samedi. Nous avons beaucoup évolué sur les activités (projet d'un prochain article là-dessus) M est devenue très critique à ce sujet, disons qu'elle sait ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas... Elle aime de moins en moins les activités "figées" où l'on doit "travailler" comme elle dit et il faut se taire.  Pour elle, justement, c'est un moyen de rencontrer des enfants de son âge, de jouer! Il est difficile de trouver des activités où l'on reste vraiment "libre"...

Il y a les sorties désco organisées par leda... nous les avions un peu de côté tant j'étais absorbée (crevée) par des activités tout près de chez moi. Lorqu'un atelier des "petits débrouillards" a été proposé, j'ai sauté sur l'occasion, mais je dois avouer que M s'en est vite désintéressée et que de voir les enfants et jouer lui suffirait. Aucune critique à formuler, ein ;-) Mais je suis persuadée que M est vraiment dans une phase où elle dit très clairement ce qu'elle ne veut pas. Cela peut choquer, mais selon moi c'est très bon signe et je pense que de l'écouter et d'accepter son avis ne peut qu'être bénéfique . Donc j'ai payé ces ateliers pour rien, ahem. Je crois que nous viendrons plutôt "comme ça" pour rencontrer les autres familles et enfants.

sinon, il y a les parcs, un peu déserts en hiver, très remplis aux beaux jours. De manière générale, M se fait 1 ou 2 copines dans le quart d'heure qui suit...

Dès que des amis nous invitent, nous acceptons, surtout quand c'est en province, ça fait des petites vacances LOL

2) apprendre les règles de la société

Et bien, si vous voulez savoir si M est polie (je n'aime pas ce terme, il y a l'idée que l'enfant est "râpé", passé à la ponceuse pour qu'on lui enlève toute aspérité) je le pense oui. En tout cas, j'entends beaucoup de compliments à son sujet. Je fais de mon mieux pour "l'élever" (au sens où je fais tout pour ne pas la rabaisser), qu'elle devienne une adulte responsable, pleine d'empathie, d'idées et de générosité. En ce qui concerne les "bonnes manières", je suis assez "à ch'val sur le règlement" (quoiqu'en discutant avec d'autres parents désco, je suis devenue plus cool). En même temps, un enfant vivant, qui rit, saute et cherche à grimper, n'est pas pour moi, un enfant mal élevé ;-)

Bon, si vous voulez savoir si je l'habitue, dès le plus jeune âge, que la vie est super dure, qu'il faut écraser les autres et qu'une vie réussie est forcément celle où l'on domine ses congénères... Bein, non... Merci... Mais vous repasserez!

L'instruction en famille me permet de ne pas obliger mes enfants à devenir comme cela, c'est une grande chance je trouve. Elles garderont leur bonté et deviendront pas aigries parce qu'elles auront subi la "loi du plus fort". C'est un sacré challenge aussi, on peut m'argumenter que je ne les prépare pas à la dureté de la vie, qu'elles vont tomber de haut. Je ne leur dit pas non plus que tout est rose (de toute façon, en vivant avec moi, en se promenant à l'extérieur, elles assimilent le fait que tout le monde n'est pas tout beau-tout gentil). Mais si l'on ne commence pas dès aujourd'hui à mettre des graines d'optimisme dans la tête de nos enfants, on leur prépare un avenir bien noir...

Pour conclure, je vous mets un extrait du très bon livre bleu "Apprentissage auto-géré et instruction à la maison: une perspective européenne"

"qu'attendons-nous des systèmes d'enseignement? J'ai dans l'idée que ce dont ce monde a le besoin le plus urgent, c'est de personnes qui:

- ne font aucun mal aux autres

- ne font pas de tort à l'environnement

- ne se font pas de mal

- et même peut-être, font du bien au monde si cela est possible

Pour parvenir à cela, on a besoin de personnes autonomes, et je veux dire par là des personnes qui soient des chercheurs capables et confiants, et qui aient une bonne compétence démocratique.

Si ce sont nos intentions, et je propose qu'elles le soient, nous devons créer un système d'éducation qui nous donne une chance d'y parvenir. Le système actuel n'y parvient pas. Le système d'enseignement de contraintes de masses appelé "école", avec une succession sans fin d'enseignements imposés, appuyés par des punitions et autres moyens dissuasifs, ne va pas produire de telles personnes. Il va produire des gens qui, de manière générale, sont habitués à la mentalité tyrannique. Etant eux-mêmes contraints, ils sont prêts à contraindre les autres s'ils en ont l'opportunité. Il se peut que cela soit juste de la tyrannie avec un petit t, qui consiste juste à mener la vie dure aux autres, ou il se peut que ce soit de la tyrannie avec un grand T, qui consiste à être prêt à imposer son pouvoir sur d'autres personnes"

edit du 14 mars 2007: un article de "la vie continue" sur ce thème de la socialisation, traité avec humour et très convaincant: ici

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Commentaires
T
Je n'ai pas fini ce que je voulais initialement dire. Le problème n'est pas nécessairement la déscolarisation en tant que telle mais le poids excessif donné aux parents dans l'histoire de l'enfant. Il ne s'agit pas de bonnes ou de mauvaises intentions, mais de passer je ne sais combien d'heures avec la même personne (le parent et l'enfant). C'est pesant, même si on ne s'en rend pas compte quand on le vit. J'étais, à 14 ans, ravie de ne plus aller à l'école. Ma mère avait un caractère très particulier, mais je ne le savais pas, et je regrette qu'elle ait pris tant d'importance dans ma vie. Nos relations auraient peut-être été meilleures si elle m'avait vu partir tous les matins et revenir le soir.<br /> Excusez-moi, je m'égare. J'espère que vous comprenez le sens de mon intervention.
T
Le problème n'est pas forcément la déscolarisation, car comme tu le dis l'écolen'est pas le seul moyen d'apprendre. Il se trouve que moi j'ai été déscolarisée quatre ans lorsque j'étais adolescente. J'avais des difficultés relationnelles avec mes camarades à l'école, je me sentais seule et plutôt malheureuse. Hors de l'école ça c'est arrangé et aujourd'hui je suis normalement socialble. N'empêche que rétrospectivement je réalise que ma difficulté à m'adapter à mes camarades venait de mes parents. Avoir son enfant à la maison ,comme l'ont fait mes parents avec leur deux enfants, permet de le contrôler beaucoup plus facilement, qu'on le veuille ou non. Or, plus tard, quand on est ado, on a besoin de liberté et de pouvoir se créer des espaces de libertés en dehors des parents. C'est facile quand on va à l'école, plus dur quand on n'y va pas (moi je racontais à mes parents que j'allais au cinéma pour pouvoir sortir quand je voulais; ils ne me l'ont jamais interdit, mais aller au cinéma ou voir une copine ne sonne pas toujours comme légitime quand on a une dissert à finir pour le lendemain - j'étais au CNED).<br /> Ensuite vient un moment où il faut réintégrer le système, si l'on veut faire des études supérieures. je n'ai jamais eu de problèmes, mais ma soeur n'a jamais pu réintégrer un système avec des horaires, des objectifs, des critiques pas toujours pertinentes. Vouloir protéger ses enfants de la méchanceté du monde et des autres enfants est un noble projet, mais il peut les rendre incapable de se défendre (je ne dis pas que ce soit à tous lescoups : moi ça m'a rendu plus forte, mais pas ma soeur).<br /> Mon message : sois prudente. Moi, en tant qu'ex-descolarisée, à une époque où cela ne se faisait guère, j'ai scolarisé mes enfants avec ferveur et je suis contente de leur intégration. Au fond de moi je n'aime toujours pas l'école... Mais je ne veux pas les en sortir. Je ne veux pas leur donner ce désagréable sentiment d'être "hors du coup" que j'avais (parfois j'avais aussi un sentiment de supériorité, mais plus rarement). <br /> Au passage : je précise que je suis prof (ce qui ne laisse pas d'être paradoxal vu mon passé), mais que cela ne m'empêche pas de comprendre, sans les partager, tes motivations.
B
oui, un autre blog ;-) pas très fourni pour l'instant ;-)<br /> sur quoi tu as des doutes? tu peux me mailer si tu veux, si tu en ressens le besoin ;-) je ne sais pas si je peux t'aider, mais je peux essayer
A
Je découvre un autre de tes blogs !!!....très intéressant tout ce que tu écris.<br /> En ce moment je dors très mal : vais-je oser la descolariser ?
B
douce, je ne sais pas... j'essaie de rester objective... je ressens beaucoup de colère aussi, cela fait un an (un peu plus maintenant) que je remets pas mal de choses en question sur ce que moi, j'ai vécu à l'école, sur ce que j'ai fait supporter à M en la mettant à l'école, et les choses dont j'ai été temoin envers d'autres enfants :-( je ne me le permettais pas avant<br /> <br /> je me mets beaucoup plus en colère sur le manque de respect dû aux mères et les conditions d'accouchement (ça me rend furax)
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